lundi 4 mars 2024

Marguerite COURTOIS par Pascale GARNIER

 

Depuis plusieurs News, Pascale Garnier nous présente le parcours de certaines de nos amies miniaturistes accomplies. Cette fois, c'est celui de Marguerite Courtois, bien connue par beaucoup d'entre nous.

 

Marguerite Courtois de Lourmel - Une collectionneuse ouverte aux autres

     Tout le monde à l’AJAPM connaît la fondatrice de notre Club qui en a récemment laissé les rênes à Blandine. On apprécie sa disponibilité, sa gentillesse, son ouverture vers les autres, mais sa modestie fait que lon ne prend pas toujours la mesure de l’étendue de ses multiples talents : elle ne se met jamais en avant et naccapare pas la lumière. Mais en visitant sa collection, dont elle nous fait généreusement profiter depuis quelle a ouvert son Musée de Miniatures et Jouets Anciens à Rambouillet, on réalise mieux quel étonnant parcours est le sien.

 


 

     Son attirance pour la miniature n’était pas une évidence : jouer à la poupée avec ses petites soeurs..? Ah non ! Véritable garçon manqué, petite fille, elle préférait le contact avec la nature et les animaux et les jeux plus sportifs, ce qui lui a valu un grave accident.

 

 

 

     Adulte, ses dons manuels trouvèrent d’abord à s’exprimer dans la reliure, le cartonnage et l’encadrement : dans cette dernière technique, elle devint rapidement experte au point de donner des cours (ce qui lui permettra de financer ses premiers achats sans empiéter sur le budget du ménage). 

 


 

    Devenue la maman de 6 enfants, il lui a fallu un grand sens de l’organisation pour dégager un peu de temps pour elle et continuer ses engagements au service des autres. J’ai toujours pensé que Marguerite illustrait parfaitement la boutade : « au 1er, on est débordée, au 2ème ça va un petit peu mieux, au 3ème ça va parfaitement bien, et au 4ème on va aider la voisine ».

 


 

    Dans le milieu des années 80, c’est un article du Figaro Magazine qui va donner une orientation nouvelle à ses hobbies : on y montrait la collection de miniatures d’Ingeborg Riesser. Coup de foudre immédiat ! Nouvelle passion, nouvelles amitiés. Très vite elle s’investit et réalise une scène sur le thème "Atelier du père Noël" qu’elle présente au 1er concours organisé par le Club de la Miniature Française (fondé par Ingeborg en 1985) et gagne le 1er prix. D’autres suivent, bien sûr.

 

 

 
    Parallèlement, elle se met à collectionner les jouets anciens en fréquentant Toymania, qui en fut longtemps le salon de référence. Les brocantes et les ventes aux enchères de Chartres lui permettent aussi d’acquérir quelques-unes des belles pièces que l’on voit aujourd’hui dans son Musée.

 


 

    Durant quelques décennies, elle cultive ces deux passions, avec le soutien de son entourage proche qui sait toujours quoi lui offrir pour lui faire plaisir dans ses thèmes de prédilection : Noël, fêtes diverses, domaine religieux (on ne sait pas toujours que beaucoup de jouets, y compris miniatures, ont été produits dans ce domaine)… Des voyages en Allemagne, pays du jouet et de Noël sont l’occasion de découvertes et d’émotions en suscitant en elle de nouvelles envies et projets. Elle restaure avec un scrupuleux souci d’authenticité les jouets abîmés qui retrouvent leur éclat, dans une ambiance d’enrichissement mutuel avec sa fidèle amie Marie-Pierre. 

 


 

   La découverte d’éléments (têtes, pieds, mains) de personnages de crèche dans un atelier napolitain l’a poussée récemment à créer une crèche avec de sublimes tissus et matériaux anciens. Son engagement personnel vers les autres, la pousse ainsi vers des thèmes moins exploités : je pense notamment à une scène de camp de scouts (dont Dany Tournier a réalisé les nombreux personnages). 

 

  

    Toujours dans le droit fil de son ouverture aux autres, Marguerite a créé en 2009 l’AJAPM et organisé chez elle des ateliers permettant aux adhérents de se rencontrer, d’échanger et partager de bons moment, bientôt rejointe et soutenue par celles désirant prendre une part active dans le Club.

 


 

    Sa collection s’agrandit, et commence à poser un problème de place. 

 


  

    Dans sa tête, murît lentement un projet : ne pas garder égoïstement pour elle mais faire profiter les autres de ces trésors patiemment sauvés de l’oubli. Mais trouver un vaste local dans sa région de Rambouillet n’est pas chose facile. L’idée de la transporter en Bretagne est rapidement abandonnée, pour des problèmes d’éloignement et d’humidité. Soutenue par Thierry, son mari, elle recherche activement un lieu et ils se jettent à l’eau le jour où ils trouvent la perle rare à Rambouillet, dans un bâtiment de 1731 au charme et au cachet tout à fait adaptés à la nature de l’exposition. Un deuxième coup de chance lui donne l’opportunité d’acquérir les vitrines idéales lorsque le Musée de miniatures de Brantôme (Périgord) créé par Marie-Hélène du Parc Locmaria ferme ses portes. Notre Newsletter a déjà relaté l’aventure de la création de ce projet.

 

  

    Et en novembre 2018 le Musée voit le jour ! Pour des raisons qui tiennent en grande partie à notre légendaire capacité à créer des règlements et mettre des contraintes à toutes les initiatives privées, le Musée n’est pas public. Il faut contacter Marguerite pour le visiter, et elle donne généreusement de son temps pour partager ses coups de coeur et faire rêver. Le collectionneur est parfois uniquement centré sur son plaisir personnel, je pense notamment à cet Alsacien jugé pour avoir volé 230 oeuvres d'Art dans les Musées pour les cacher chez lui, et qui a inspiré à Vincent Noce le livre "La Collection égoïste". Ou l'Italien qui a volé la Joconde pour la cacher sous son lit. Les parcours inverses, comme celui de Jean-Claude Gandur sont plus rares : ce magnat du pétrole a voulu "partir d'une collection égoïste pour en arriver au plaisir du partage" en exposant de façon permanente sa collection de plus de 3000 objets dans des Musées.

 


 

    Marguerite est une personne généreuse de la deuxième catégorie, son Musée est le point d’orgue de son parcours et l’expression de son ouverture aux autres.

   Pascale

 

 

Un grand merci à Pascale pour ce portrait si vrai de Marguerite.

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